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idées personnelles de Delaître, il nous a paru néanmoins utile de l’analyser un peu longuement et dans une certaine mesure de le discuter, moins en raison de la personnalité de Delaître, pourtant si autorisée, qu’en raison des événements eux-mêmes qui comptent parmi les plus dramatiques de notre histoire coloniale.


Résumons maintenant ce long exposé et dégageons-en les lignes principales :

1° Après la victoire d’Ambour et les concessions de Villenour, Bahour et des aldées de Karikal qui précèdent le siège de Tanjore en décembre 179, la Compagnie ne peut être qu’heureuse et fière des résultats obtenus ; ils sont aussi glorieux pour la nation que pour Dupleix lui-même. Il convient toutefois de se méfier de l’avenir ; le siège projeté de Trichinopoly peut nous ménager des surprises désagréables, Mahamet Ali peut armer les Marates contre nous. Le mieux est de stabiliser les résultats obtenus par une paix durable sans laquelle le commerce ne pourra se maintenir et, après avoir rétabli Chanda S. en ses états, ne pas s’engager plus loin. La Compagnie n’est pas opposée à l’idée de consolider les victoires de Dupleix, mais elle estime exagéré le chiffre de 3.000 hommes qu’il lui demande et elle se propose de lui en envoyer 1.500 seulement. C’était déjà cinq ou six fois plus que les renforts annuels.

2° Avec un nouveau courrier, nous allons jusqu’après la prise de Gingy et nous n’arrivons pas encore à la mort de Nazer j. C’est une époque de transition : aucun résultat essentiel n’est acquis.

Machault félicite Dupleix des nouveaux lauriers qu’il vient de remporter, mais l’invite formellement à conclure la paix et ne paraît pas douter qu’il la rétablisse. Le