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mais on était de moins en moins certain que l’homme lui-même voulut se prêter aux desseins de la Compagnie et l’on insistait plus que jamais pour qu’il fît immédiatement la paix.

4° Une quatrième étape va nous conduire du départ de nos troupes pour Haïderabad jusqu’au début de l’année 1752. Contrairement aux craintes de la Compagnie, nos troupes n’ont retiré de leur marche à travers le Décan que des avantages nouveaux pour la nation et Trichinopoly, investi depuis plusieurs mois, est sur le point de succomber. Par conséquent, à Paris, aucun motif d’alarmes nouvelles ; c’est plutôt l’optimisme qui devrait régner, puisque partout ou à peu’près partout le succès dépasse nos espérances.

Telle ne sera pas cependant l’opinion courante.

Examinant dans son ensemble la situation, si favorable qu’elle paraisse, on a peur que l’entrée des Anglais en scène, qui vient de se produire, ne complique les affaires et l’on pense plus que jamais qu’il est nécessaire de ne pas s’engager davantage avec les princes du pays et de conclure la paix, quand même on devrait faire quelques concessions. N’y a-t-il pas quelques terres improductives dont on ne tirera jamais rien ? Mais à quelque parti que l’on s’arrête, il est impossible que l’on puisse concevoir qu’on pourra entretenir des troupes à plusieurs centaines de lieues de Pondichéry ; elles seraient trop exposées. Pour pratiquer une telle politique, il faudrait beaucoup plus de monde et c’est affaire au roi et non à la Compagnie d’envisager cette éventualité. La Compagnie ne peut faire de tels sacrifices.

Appréciant d’autre part divers projets de Dupleix sur le Pégou, Surate, Coléche, Nelisseram et même le Bengale, la Compagnie condamne formellement toute opéra-