Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les plus extraordinaires de notre histoire coloniale.

Dès le lendemain, 29, on commença de ferrailler avec Balagirao, qui, suivant l’usage de sa nation, harcelait constamment l’adversaire en refusant toujours le combat. Bussy avait donné des ordres de marche et de bataille qui ne furent pas exécutés pour deux raisons, premièrement par le peu de discipline qui règne d’ordinaire dans toute armée indienne, puis par la peur des Marates et le désir des gens de Salabet j. d’être protégés par nous de tous les côtés à la fois. Bussy distribua en conséquence son armée de la façon suivante : Pour les Maures, Abdoulker kh. à l’avant-garde, Sayed Lasker kh. à l’arrière ; les troupes du divan et de plusieurs autres seigneurs à la droite et à la gauche ; chacun de ces postes contenait au moins 15.000 cavaliers. Pour les Français, Kerjean, 100 blancs, cafres et topas, 18 artilleurs, et 500 cipayes avec Cheik Ibrahim et 4 pièces de canon à l’avant-garde ; Vincens, Aymard et Muzaffer kh. à l’arrière-garde avec 3 pièces de canons, 70 blancs et 300 cipayes ; de chaque côté de l’armée 3 pièces de canon, 50 blancs et 300 cipayes, sous les ordres respectifs de Degray à droite et Ruflet à gauche. Au centre se tenaient Bussy, le soubab, son divan et 5 ou 6 autres seigneurs avec 5.000 cavaliers. Bussy et Muzaffer kh. devaient se porter à l’endroit le plus attaqué.

Ainsi au moment d’engager l’action, Salabet j. disposait d’au moins 60.000 hommes, tandis que nous avions avec nous 411 blancs et 5.800 cipayes. Balagirao avait à peu près autant de troupes, habituées à faire la guerre d’après les procédés en usage depuis le temps du grand Sivaji.

On marcha trois jours sans rencontrer l’ennemi. Le quatrième, des fourrageurs s’étant trop avancés furent attaqués par les Marates, et obligés de se replier. Le lende-