Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/374

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désirer la fin des troubles de l’Inde, écrivit Machault à notre ambassadeur à Londres, M. de Mirepoix, le 1er mars. Toute la compagnie est dans les mêmes sentiments et si celle d’Angleterre pense de même, j’espère que ces premières ouvertures seront suivies d’un heureux succès. » (Arch. Aff. Étr. Angleterre, 436, p. 7).

Il n’était guère prudent de nous engager dans la voie où nous conviait Baker ; on discute mal lorsqu’on fait figure de vaincu. Mais était-il possible d’en choisir une autre ? Dupleix avait découragé la Compagnie par son opiniâtreté à continuer la guerre malgré tous les ordres reçus et puisqu’elle repoussait tout nouvel accroissement territorial, il ne lui restait plus qu’à essayer de s’entendre directement avec les Anglais, pour empêcher le conflit de s’aggraver et peut-être de tourner au désastre. Telle est l’extrémité où l’avaient en fait conduite la lettre à Saunders et la capitulation de Sriringam.

On a écrit que le rappel de Dupleix fut posé par les Anglais comme une condition des négociations ; nous n’avons nulle part trouvé aucun document qui fasse état de cette exigence, mais ce n’est pas une raison suffisante pour rejeter cette opinion. Il est au contraire vraisemblable qu’au début et en tout cas au cours des négociations, les Anglais et les Français eux-mêmes aient reconnu qu’elles n’aboutiraient à rien si le même personnel restait dans l’Inde et qu’on ait envisagé tout à la fois le rappel de Dupleix et celui de Saunders. Il n’y eut toutefois que Dupleix de sacrifié ; si Saunders rentra également en Europe, ce fut au lendemain de ses accords avec Godeheu. Sans l’exiger formellement par un acte diplomatique, il est probable que les Anglais sug-