ambassadeur de France et de lord Newcastle et lord Holdernesse, ministres de Sa Majesté britannique. Leur intervention, assez faible au début, tut plus directe à partir de l’année 1754 ; rien ne se fit alors sans leur collaboration. Le comité anglais entendit successivement les hommes qui étaient le mieux en situation de lui donner des avis autorisés, notamment Clive, Hume et Fowke, qui avaient longtemps résidé dans l’Inde.
À s’en tenir aux correspondances officielles, il semblerait que jusqu’au mois de février 1754 les Anglais aient apporté dans les négociations un sincère désir de conciliation ; mais c’était le temps où la situation était encore indécise dans l’Inde et où l’Angleterre n’avait pas envoyé de flotte de renfort pour faire tourner les événements à son profit ; le jour où elle se crut plus assurée du lendemain, le ton changea, les prétentions s’accrurent et les négociations traînèrent en longueur. Maîtres du jeu, les Anglais dirigèrent la partie à leur gré, suivant les convenances du moment ou les espérances de leurs lointaines ambitions. La Compagnie française au contraire se montra de plus en plus déférente et discrète et fit d’elle-même avec une complaisance déconcertante des concessions devant lesquelles Godeheu lui-même recula.
Voyons ces négociations.
La Compagnie anglaise commença par demander que les deux nations rentrassent dans leurs anciennes limites, celles du début de 1749. Comme, en dehors de l’attribution définitive de la nababie d’Arcate, source du débat, leurs possessions effectives se balançaient à peu près dans le Carnatic, mais que celles des Français étaient beaucoup plus importantes à la côte d’Orissa, tout l’avantage de la proposition était pour les Anglais ; aussi fut-elle d’abord écartée.