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Le 30 octobre, Fournier écrivait de Cassimbazar :

« La guerre de la côte continue toujours et consomme beaucoup de fonds ; vous aurez sans doute appris les différents échecs que nous avons essuyés cette année dans ces quartiers-là ; ce revers de fortune paraît éloigner la paix ; cependant elle est bien à souhaiter. Dieu veuille que quelque heureux événement nous la procure. Il est certain que le dérangement des manufactures fait beaucoup de tort au commerce de la Compagnie. »

Le 9 novembre, Guillaudeu mandait de Chandernagor :

« Il y a à craindre que cette funeste guerre ne dure encore bien du temps, ce qui ne peut qu’apporter une perte considérable à la Compagnie et faire haïr la nation. »

Même note dans une lettre de Courtin du 21 du même mois.

Le 22, de Leyrit écrivait de Chandernagor :

« Vous allez apprendre de bien tristes nouvelles de la côte, je ne vous en ferai pas le détail : les lettres que vous recevrez par le Centaure vous instruiront mieux que je ne pourrais le faire ; tant que nos affaires ont bien été, nous n’avons point manqué de recevoir de longues relations de nos victoires, mais à présent ce n’est qu’à bâtons rompus et en ramassant les nouvelles, souvent peu détaillées, que donnent les lettres particulières, que nous parvenons à savoir ce qui se passe… »

Mais la lettre la plus dure, la plus concluante peut-être, fut celle qui fut écrite par Barthélemy, conseiller au Conseil supérieur, le même qui avait commandé à Madras de 1747 à 1749. Cette lettre partit de l’Inde le 10 octobre par le même vaisseau qui amenait les deux députés de Dupleix. Elle est fort longue ; aussi n’en donnerons-nous, d’après la Réfutation de Godeheu (p. 106-108) que les passages essentiels :