Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/398

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passait réellement dans l’Inde, se résolut-elle, dans les derniers jours de juillet, à demander au ministre de choisir le moyen le plus propre à rétablir la tranquillité. Le ministre s’attendait vraisemblablement à cette demande que peut-être il avait provoquée ; sa réponse ne tarda pas. Reprenant son projet du mois de mars, Machault estima que la nomination d’un commissaire était le seul moyen de dissiper les incertitudes et d’apaiser les troubles et le 4 août il désigna Godeheu.

« La Compagnie des Indes, lui écrivit-il le 8 août en l’informant de cette décision, m’ayant prié de déterminer les mesures les plus propres à parvenir au rétablissement de la tranquillité dans l’Inde, j’ai jugé qu’il était nécessaire d’y envoyer un commissaire qui sera chargé de suivre l’exécution de tout ce qui aura été arrêté pour remplir cet objet et pour en rapporter en Europe tous les éclaircissements qui pourront donner à la Compagnie une connaissance entière de ses fonds, de ses revenus, de ses dépenses et de son commerce ; c’est sur vous que j’ai jeté les yeux pour remplir cette importante commission ; je ne doute point que vous ne saisissiez cette occasion de donner des preuves de votre zèle pour la Compagnie, ainsi que pour l’État qui se trouve intéressé au succès de ses affaires. »

On notera que dans cette lettre il n’est pas question du rappel de Dupleix, et peut-être le ministre n’avait-il encore pris à cet égard aucune décision. L’envoi d’un commissaire, chargé d’une mission temporaire, n’était ni extraordinaire ni anormal. Le précédent le plus connu était celui de 1680. Cette année-là, la Compagnie avait envoyé à Pondichéry Cerberet, l’un de ses directeurs, pour régler d’accord avec François Martin certaines questions intéressant l’avenir de notre possession et non seulement l’autorité de François Martin n’en avait pas été diminuée, mais elle s’était trouvée renforcée par le