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ver à Pondichéry dans le courant de janvier 1754.

Ces précautions ne paraissant pas suffisantes, on pensa qu’un messager spécial qui s’embarquerait en même temps que Godeheu, informerait encore mieux Dupleix de la situation exacte des esprits et lui éviterait plus sûrement les écueils contre lesquels il courait risque de se heurter. On songea d’abord à confier ce rôle à d’Auteuil et à Amat, mais tous deux furent retenus en France par ordre de la Compagnie ou du Ministre. Il fallut chercher un autre mandataire. M. et Mme Choquet, l’un beau-frère et l’autre sœur de Dupleix, vinrent de Brest sur ces entrefaites. À la suite de conversations auxquelles prirent également part Guillaume Dupleix, Montaran, Savalette, d’Auteuil, Amat et un nommé Courteille, dont le nom paraît pour la première fois, on fut unanime à penser qu’un cousin de Dupleix, nommé Arnaud, remplissait toutes les conditions requises pour s’acquitter de cette tâche délicate.

Nous n’avons pas d’autres renseignements sur cet Arnaud, sinon qu’il était intéressé dans les sous-fermes générales et qu’il exerçait une inspection administrative dans la Flandre et le Hainaut[1]. Si l’on s’en rapporte aux lettres de Savalette, « c’était un homme de toute sagesse, intelligence et probité, très affectionné à sa famille. » Bacquencourt l’avait en grande considération et son fils

  1. Il était sans doute parent du gouverneur par les Massac, c’est-à-dire du côté maternel, car nous ne trouvons point ce nom dans la filiation paternelle qui, depuis le travail de M. Prouteaux (La famille Dupleix en Chatelleraudais aux xvie et xviie siècle. — Paris, 1921, 60 pages) est parfaitement connue. Nous savons d’autre part (v. t. I, de notre ouvrage, p. 54) qu’un petit commis de Dax du nom d’Arnaud, fils d’un négociant, prêta quelque argent au jeune Dupleix, lorsqu’il vint en cette ville en 1715. Était-ce le même personnage ?… l’argent prêté en 1715 fut rendu en 1736, à la mort du père de Dupleix.