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lui ferait remettre la lettre qui porte son interdiction, et en ferait publier l’ordonnance, et si, contre toute apparence, le sieur Dupleix ne déférait pas à cette interdiction, le sieur Godeheu le ferait arrêter.

« Si le sieur Godeheu se trouvait obligé de faire arrêter le sieur Dupleix, il s’assurerait en même temps de la dame et de la demoiselle Dupleix, par le danger qu’il y aurait de laisser en liberté des personnes aussi immensément riches et qui pourraient tout tenter pour remettre en liberté le sieur Dupleix et il observerait que les sieur et dame Dupleix n’eussent aucune communication l’un avec l’autre.

Godeheu reçut en même temps (13 décembre) les instructions du Comité secret de la Compagnie au sujet de la paix, et celles des directeurs pour ce qui regardait les affaires du commerce. Comme elles n’étaient pas secrètes, ce sont les seules qu’il connut avant son départ.

En ce qui concernait la paix, s’il la trouvait établie au moment de son arrivée, et qu’il estimât qu’elle contint des conditions déshonorantes auxquelles la Compagnie était déterminée à ne point adhérer, Godeheu avait la faculté d’en suspendre l’exécution. Mais qu’il fut signé ou non, l’une des conditions essentielles du traité devait être que la disproportion entre l’étendue des concessions des deux compagnies ne fût pas telle qu’il en résultât un danger pour la sûreté de nos établissements.

Si au contraire la guerre continuait, Godeheu devait préparer la paix en s’inspirant des considérations générales qui suivent :

« Un des principaux objets de la mission de M. Godeheu est la pacification des troubles de l’Inde et l’arrangement des concessions et établissements tant anciens que nouveaux.

« Le comité est intimement convaincu de deux vérités : la