Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/416

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négociation de paix, car on ne la fait jamais plus avantageuse que dans le temps des succès : pour s’en préparer les voies et commencer à ramener les esprits, M. Godeheu, dès son arrivée. renverra au gouverneur de Madras les quatre vingt et tant de suisses qui ont été arrêtés par M. Dupleix sur des chelingues anglaises… La crainte, qui serait même fondée, que le renvoi de ces hommes ne fasse aucune impression sur l’esprit des Anglais ou qu’ils ne l’interprètent mal, n’empêchera pas M. Godeheu d’user de ce procédé envers eux ; la différence de quatre vingt hommes dans les forces des Anglais, ne saurait balancer l’avantage qu’il y a en général de prévenir son ennemi par un procédé généreux ; il aura même l’attention de faire bien traiter ces soldats avant leur départ et dans leur route ou passage, afin qu’ils puissent se louer de la nation à leur retour chez les Anglais… »

Si, grâce à ces avances ou par tous autres procédés dont on le laissait juge, Godeheu parvenait à engager des propositions de paix, celle-ci pourrait et devrait être conclue sur des bases qui placeraient les deux compagnies sur le pied d’égalité. On lui en traçait les lignes essentielles qui différaient fort peu de celles que Mirepoix et Duvelaër étaient chargés d’exposer à Londres :


à la côte Coromandel,

Il fallait que la donation de Villenour et de Valdaour fût confirmée ; il fallait également conserver les aldées des environs de Karikal et qu’il y eût une espèce d’égalité dans les possessions que les deux nations se réserveraient sur les concessions qu’elles avaient acquises pendant la guerre ;

S’il était possible de conserver Gingy, Godeheu n’en devait pas manquer l’occasion, mais il ne devait pas s’opiniâtrer à la poursuite de la guerre, dans l’unique vue de faire concéder cette place à la Compagnie. Dans cette