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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/431

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Dans la courte conversation qui suivit, Dupleix promit a Godeheu de se conformer aux ordres du roi et de partir au temps fixé, bien qu’il fut un peu court pour le règlement de ses affaires et de ses comptes. Le seul de ses chagrins, ajouta-t-il, était de quitter l’Inde sans pouvoir s’acquitter envers les personnes qui, dans les circonstances difficiles, avaient bien voulu lui ouvrir leur bourse ; il espérait qu’on voudrait bien avoir égard à leur situation respective. Quant à l’expédient que lui avait proposé Godeheu pour ne pas rendre public l’ordre du roi, il demandait un jour ou deux pour choisir le parti qui lui paraîtrait le plus convenable.

Le Conseil s’assembla quelques instants après ; on y lut les provisions de Godeheu qui fut aussitôt reconnu comme commissaire du roi et commandant général de nos établissements. Après cette séance de pure forme, les deux hommes restèrent ensemble un moment ; l’un promit à l’autre tous les éclaircissements qu’il pourrait souhaiter sur les affaires présentes et l’on causa de Trichinopoly. Dupleix conseilla à Godeheu d’envoyer immédiatement 300 hommes à l’armée de Mainville, pour tâcher de surprendre un convoi prêt à entrer dans la ville.

Le soir il y eut un dîner officiel auquel assista tout le conseil et l’on convint de se retrouver au fort le lendemain matin, à huit heures, pour faire reconnaître Godeheu à la tête des troupes, suivant une tradition usitée dans l’Inde. À l’heure dite, il n’y avait plus qu’à procéder à la cérémonie, lorsque Dupleix demanda à Godeheu s’il ne serait pas possible de la différer de quelques jours. Mme Dupleix se consolait moins aisément que son mari de la perte du pouvoir et avait pleuré toute la nuit. La démarche était peu heureuse, et, à défaut de confidences ou de commentaires du temps, on peut supposer qu’elle