Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/443

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’en réalité c’est sous la menace du canon ennemi que Godeheu discuta et signa[1].

On sait enfin que ce traité ne modifia pas en fait la situation des deux nations dans l’inde. Lorsqu’il arriva en Europe, la guerre entre la France et l’Angleterre paraissait de jour en jour plus probable en raison des affaires d’Amérique. Celles de l’Inde passèrent au second plan et la Cour de Londres attendit patiemment la déclaration de guerre, qui survint le 9 juin 1756, pour enga-

  1. Les dispositions principales du traité étaient les suivantes :

    Art. 1. — Les deux Compagnies renonceront à jamais à toutes dignités maures, et ne se mêleront jamais dans les différends qui pourraient survenir entre les princes du pays ; toutes les places, excepté celles qui seront désignées dans le traité définitif, seront rendues aux Maures.

    Art. 2. — Dans le pays de Tanjore, les Français posséderont Karikal et les Anglais Devicotta, avec chacun leurs districts égaux.

    Art. 3. — Sur la côte Coromandel, les Anglais posséderont le Fort St George et le Fort St David et les Français Pondichéry. À la côte d’Orissa, les Français formeront un établissement dont le lieu sera choisi entre Nizampatnam et la rivière de Gondecama, comme un équivalent de la différence des possessions de Devicotta et du Fort St David,
    ou bien

    Les districts de Pondichéry seront rendus égaux avec ceux du Fort St George et du Fort St David ensemble et en ce cas les Français abandonneront le point d’appui proposé ci-dessus./p>

    Art. 4. — Mazulipatam et Divy seront neutres. Chaque nation aura une maison pour ses affaires à Mazulipatam avec un nombre égal de soldats pour la garder. Si les Français se réservaient Mazulipatam, on remettra Divy aux Anglais ; si les Français gardent Divy, les Anglais auront Mazulipatam, avec des districts égaux.

    Art. 5. — La navigation de la rivière de Narzapour sera libre.

    Art. 6. — L’entrée de la rivière d’Ingeram sera libre ; ni les Français ni les Anglais n’occuperont les îles de Coringuy et d’Imalalipary. Les Anglais auront leur comptoir à Sunnerapalam avec ses districts et un magasin à Nellepelly. Les Français auront leur comptoir à Yanaon.

    Art. 7. — Dans le pays de Chicacol, les Anglais ayant Vizagapa-