Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/445

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viser aucune recette particulière, Godeheu demanda simplement à Dupleix de lui indiquer la nature de ses ressources. Celui-ci répondit le même jour, 7 août :

« La caisse de la Compagnie, disait-il, n’a que peu servi aux opérations de la guerre et surtout depuis le mois de juillet de l’année dernière qu’elle n’a fourni que 9 à 10.000 rs. par mois pour un certain nombre de cipayes qui se trouvent répandus, soit à Gingy, à l’armée ou ailleurs et comme je fournissais en général à toutes les dépenses, j’ai porté en recette ce que j’ai reçu pour ces articles ; ils seront tous détaillés dans les comptes auxquels je fais travailler. Cette modique somme n’était pas suffisante pour les garnisons de Gingy, Chilambaram et autres lieux ; il vous est aisé de le voir par les états que je vous ai envoyés de ces deux premières places, qui emportent plus de 22.000 rs. Les revenus des terres dont nous pouvons jouir, ma bourse et mon crédit ont servi non seulement pour cet article de dépense, mais pour l’armée et divers détachements répandus à droite et à gauche ; les comptes que je produirai démontreront l’étendue de ces dépenses. Voilà, Monsieur, la façon dont je fournissais à toutes les dépenses. »


Cette réponse n’établissant pas une discrimination bien nette entre les dépenses faites par la Compagnie et celles faites par Dupleix sur leurs fonds respectifs, Godeheu demanda à Papiapoullé de lui produire ses comptes ; ils lui furent refusés. Estimant que ces revenus lui avaient été personnellement concédés, Dupleix considérait qu’il n’en devait raison à personne. Godeheu n’accepta pas cette défaite ; il n’en fut au contraire que plus soucieux de savoir à quoi s’en tenir sur ces revenus dont on paraissait lui faire mystère et, par lettre du 9 août, il pria Dupleix de lui faire parvenir ses comptes et les pièces nécessaires pour en vérifier la justesse.