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devant un gate que les plus grands conquérants avaient toujours évité ; ce n’étaient que pics et rochers diaboliques entourés de précipices : il décida de le passer. Balagirao essaya encore une fois de nous arrêter par quelques négociations. Seyed Lasker kh. et Janogy étaient d’avis de s’y prêter avant d’aller plus loin ; mais on n’avait ni eau ni fourrages ; par nécessité, on résolut de passer outre et de franchir le gate le lendemain.

Piqué de ce refus, Balagirao entreprit de nous barrer la route en occupant plusieurs défilés et déjà ses troupes avaient jeté quelques troubles dans l’armée maure, lorsque Le Normand et Cheik Ibrahim arrivèrent l’un avec de l’artillerie, l’autre avec des cipayes, les chassèrent de leurs positions et les rejetèrent dans la plaine où ils les suivirent. Kerjean, attiré par le bruit de la canonnade, accourut avec quelques renforts et s’établit solidement sur les positions conquises. L’honneur de la journée revint incontestablement à Ramdas Pendet qui n’avait pas hésité à s’engager dans des montagnes où 1.000 hommes pouvaient aisément en arrêter 10.000. Le soubab en témoigna sa reconnaissance à Bussy en lui faisant à nouveau présent de bijoux.

Le divan avait promis à Lasker kh. de ne pas aller plus loin, mais emporté par le succès, il poursuivit les Marates le lendemain et les jours suivants et les battit presque toujours, sans éprouver lui-même des pertes sensibles. Le défaut de vivres ouvrit à nouveau la voie des négociations ; cette fois elles aboutirent. Lasker kh. et Janogy allèrent conférer avec Balagirao et, après six jours de pourparlers, conclurent enfin la paix.

Bien ne fut changé aux conditions du 17 janvier ; sinon que Nacer Termeque serait remis au soubab dans un délai d’un mois au lieu de deux. La seule victime de