Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/466

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Indiens ne sont pas les moins délicates. Nous ne donnerons ici que celles qui expriment moins une opinion personnelle qu’un sentiment plus général et pour ainsi dire collectif.

La plus complète est incontestablement celle de M. de Dampierre, nouvellement arrivé de France dans l’espérance de servir sous Dupleix, marié avec Mlle Aumont, nièce de Madame Dupleix et débarqué à Pondichéry quelque temps seulement après le départ du gouverneur. Il s’exprimait ainsi dans une lettre adressée en France le 15 février 1755 à un personnage resté inconnu :

« Il serait difficile de dire combien M. Dupleix est regretté et désiré dans ce pays : Maures, Indiens, Français à l’exception de deux ou trois parmi ceux-ci n’ont qu’une voix là-dessus. Les étrangers eux-mêmes, quoique ravis que M. Dupleix ne soit plus ici, ne peuvent s’empêcher de marquer leur étonnement de ce qu’il a été rappelé. Le baron de Vareck, chef des Hollandais à Paliacate, demandait il n’y a pas longtemps à un Français qui mangeait chez lui si la Compagnie française avait perdu la tête en retirant de l’Inde M. Dupleix dans la conjoncture présente.

« Les Anglais qui ont tant cherché à le détruire marquent pour lui plus d’estime que les Français. Ils ont fait semblant de ne le craindre que comme un esprit turbulent qui s’opposait à la tranquillité du pays, mais je sais de bonne source qu’ils le craignaient encore plus pour les opérations de la paix que pour celles de la guerre et qu’ils le regardent comme le Français le plus capable de nuire à leur commerce en élevant celui de notre nation.

« La confiance des Indiens pour lui ne se peut concevoir et quand on leur parle de lui, ils répondent que les Français seront toujours respectés tant qu’il sera gouverneur de Pondichéry et en vérité son successeur le sert au mieux, pour