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le faire regretter et tourner de son coté les affections du public… » (B. N. 9164, p. 77-78).

Voici maintenant l’opinion de deux Indiens : Rama, brame de la douane, et Vasdeo, brame de la ferme du tabac.

« Ce qui me console, écrivait Rama à Dupleix le 7 février 1755, c’est que j’espère de vous revoir ici encore pour notre gouverneur, pour apaiser les cris lamentables de tout le public de cette malheureuse ville qui sont dans les mêmes sentiments. Nous reconnaissons présentement la perte que nous avons faite en votre personne qui est un malheur et un malheur des plus grands pour nous. » (B. N. 9165, p. 146).

« Nous ne pouvons, écrivait de son côté Vasdeo le 4 février 1755, nous retenir de verser des larmes depuis votre départ de ce malheureux moment. Nous avons perdu pour ainsi dire une astre, la plus belle qui nous éclairait jour et nuit. Soyez persuadé aussi que dans Pondichéry le plus petit, le plus mesquin, le plus grand, le plus riche ressentent présentement la perte qu’ils ont faite en votre personne… » (B. N. 9165 p. 207). Et il ajoutait le 15 octobre suivant : « …Ma plus grande espérance est que je pourrai vous assurer de mes très humbles respects à Pondichéry sous peu. Voilà aussi les sentiments de toute la ville, petits et grands, qui souffrent de votre départ les plus grandes injustices imaginables. Chacun est maître et seigneur présentement… » (B. N. 9165, p. 209).

Revenons aux Européens. Le jugement du P. Lavaur, supérieur général des Jésuites, mêlé à presque toutes les négociations de Dupleix avec les Anglais, n’est pas moins intéressant à connaître que celui de Dampierre.

« Ce qu’on peut vous dire sans vous flatter, lui disait-il le 14 février 1755. c’est que vous êtes universellement regretté et désiré de tout le public de Pondichéry, indiens et maures… Le militaire est très mécontent et ne vous souhaite pas moins