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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/468

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que les naturels du pays.[1] » (B. N. 9165, p. 7). « Je finis, Monsieur, lui exprimait-il en une autre lettre du 4 mars, en vous répétant encore que vous êtes plus désiré soit des blancs soit des noirs que vous ne sauriez l’imaginer… Le départ de M. Godeheu n’a pas eu pour lui la moindre portion des regrets qu’on faisait et qu’on continue de faire sur la vôtre. Les circonstances mêmes en ont été disgracieuses, à ce qu’on m’a rapporté, et il n’a pu s’empêcher d’apercevoir qu’on hâtait autant qu’on le pouvait le moment de ne plus le voir. Quelques jours auparavant, il lui était échappé de dire qu’il voyait bien que les gens même qui avaient présenté des mémoires contre vous vous regrettaient à présent. » (B. N. 9165, p. 14-19).

« Si j’étais, disait-il, admis au conseil intime de M. Godeheu, je lui conseillerais de prendre le parti, arrivé en France, de justifier M. Dupleix et de détromper la Compagnie et le public des fausses idées qu’on leur avait données sur les affaires de ce pays. Il a déjà commencé de prendre ce ton en quelques occasions, mais il ne le soutiendra pas, parce que le tort du procédé qu’on a tenu à l’égard de M. Dupleix paraîtrait trop criant et que tous ceux qui y ont quelque part craindront d’en paraître chargés. » (B. N. 9161., p. 9-10).

Citons maintenant quelques opinions particulières. Voici celle de des Naudières, un employé de la Compagnie, du 15 octobre 1755 :

« Je n’ai pas besoin de vous rien dire de la consternation où nous a jeté votre départ… Tous les gens de bien vous ont regretté sincèrement et je n’ai vu de tranquilles dans ce triste

  1. Dans une autre lettre du même jour, adressée à un inconnu, le P. Lavaur, confirmant ainsi les sentiments du P. de Noronha, notait comme un revirement dans l’esprit de Godeheu en faveur de Dupleix.