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1757 ; à ce moment, le bruit courut à Pondichéry que Dupleix revenait avec l’escadre qui amenait Lally Tollendal (Lettre de Madame de Kerjean à Moracin du 20 février) ; elles durèrent jusqu’à l’année suivante : « Sa seule présence, écrivait le P. Lavaur à Madame Dupleix le 18 février 1757, ferait plus que l’industrie et les talents de tout autre à la même place. Depuis son départ, son nom n’a fait qu’acquérir chez les Maures, Marates et Indiens… S’il fut demeuré, nous aurions recouvré tout ce que nous avons perdu et la Compagnie et la colonie seraient sur un pied où elles n’ont jamais été. » (B. N. 9165, p. 44).

L’espoir de le voir revenir dans l’Inde faiblissait cependant de mois en mois : en 1758, il s’évanouit complètement, lorsqu’on connut ses difficultés avec la Compagnie pour le règlement de ses comptes particuliers. Quelques correspondants continuèrent cependant à l’entretenir de leurs espérances. Le Termeiller, le capitaine de navire qui faisait habituellement le voyage des Maldives, lui écrivait le 15 octobre 1759 qu’il désirait son retour ; il n’y avait que lui qui put remettre les choses en état. Mais le Termeiller croyait-il sincèrement que ses désirs pussent être réalisés ? Son désir isolé est le dernier écho d’une voix qui s’éteint.