Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/49

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l’autorité de Salabet j. nous n’aurions pas intérêt à nous appuyer sur les Marates, sauf à partager avec eux la domination du pays ? Aussi Dupleix approuvait-il complètement l’attitude mesurée et réfléchie de Bussy à l’égard de Balagirao. Il le remerciait quant au reste avec une émotion sincère de toute la gloire qu’il venait de procurer au roi et à la nation, en même temps que des avantages qui pouvaient en résulter pour la Compagnie.

Nulle allusion au Bengale. Des préoccupations plus graves s’imposaient à l’esprit de Dupleix. L’expédition de Trichinopoly, engagée en mai, se prolongeait d’une façon inattendue ; Law n’avançait à rien et passait son temps en manœuvres inutiles qui épuisaient ses forces. Après la paix conclue avec Balagirao, il parut à Dupleix que le meilleur sinon le seul moyen d’en finir était de faire appel au concours de Salabet j., soit qu’il opérât contre le Maïssour, soit qu’il marchât sur Trichinopoly, soit même qu’il fit les deux mouvements.

Salabet j. entra dans ces vues. Il fut entendu que Bussy opérerait vers les sources de la Quichena en prenant à revers le Maïssour, tandis qu’une armée exclusivement indienne se dirigerait sur Trichinopoly à travers le Carnatic. Le commandement de cette armée fut donné à un nommé Néamet oulla kh., ancien faussedar de Rajamandry, qui avait un instant lié sa cause à celle des Anglais :

« Il est maure et par conséquent pourrait être un coquin, disait de lui Kerjean. Vous l’aurez bientôt développé. Tout ce que je puis vous dire c’est que c’est celui qui dans cette guerre [contre les Marates] a montré plus de fermeté, de bravoure et de probité, qu’il paraît sincèrement attaché à Salabet j., son parent, qu’il a envie de remonter sur l’eau, qu’il est ici en