qu’il le subissait à tous les instants. (B. N. 9159, p. 60 et svs).
Bussy était à Aurengabad lorsque eut lieu l’assassinat. Comme il apprit en même temps qu’aucun événement grave n’avait suivi, il n’en fut pas ému plus qu’il ne convenait ; toutefois, par mesure de précaution, il fit un certain déploiement de forces et annonça l’arrivée prochaine de renforts européens, puis il s’occupa de faire désigner un nouveau divan. Aucun des seigneurs de la cour ne nous était favorable, mais comme un ennemi connu vaut mieux qu’un ami douteux, il pensa qu’en portant au pouvoir Lasker kh., ce serait le meilleur moyen de paralyser ses intrigues. Salabet j. qui nous devait tout et ne pouvait encore se passer de notre concours, saurait le contenir en de justes limites, en exerçant sur chacun de ses actes une sorte de contrôle. Qu’importait, écrivait Bussy à Moracin, que le nouveau divan nous soit plus ou moins dévoué que son prédécesseur, maintenant que Salabet j. gouverne par lui-même ou plutôt par nous. La mort de Ramdas Pendet, loin de porter préjudice à nos intérêts, tournait ainsi à notre avantage. Seyed Lasker kh., nommé divan, échangea ce titre quelques semaines plus tard contre celui de premier ministre.
Pour neutraliser son action, il importait de tenir Salabet j. en état de sécurité parfaite. Tout nous y conviait, notre honneur et notre intérêt. La tutelle à exercer sur ce prince ne souffrait d’ailleurs de sa part aucune difficulté ; il n’ignorait pas que si nous l’abandonnions, sa vie serait aussitôt en danger. La fin dramatique de Ramdas Pendet comme l’élévation de Lasker kh. n’étaient pas pour lui donner confiance ni en ses sujets ni en son propre gouvernement ; aussi ne cessait-il de nous demander