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celles de Gaziuddin n’étaient pas les moins dangereuses. Le Mogol pouvant succomber dans la tourmente, Dupleix se demanda s’il ne conviendrait pas de s’entendre avec Balagirao soit pour le rétablir sur le trône, soit pour empêcher le nouveau conquérant de faire d’autres progrès dont le Bengale, le Décan et l’empire marate lui-même pouvaient faire les frais. Dans l’un et l’autre cas, les alliés pourraient exiger comme prix de leur concours la ville de Surate avec un jaguir de 5 à 600.000 rs. Au moment du partage, elle nous serait attribuée, tandis que Salabet j. prendrait le Maïssour. Les avantages reconnus aux Marates apparaissaient moins clairement.

Passant aux affaires propres du Décan, Dupleix approuvait la conduite prudente et ferme que Bussy avait observée, mais il pensait que pour la sûreté de Salabet j., il serait bon d’enfermer ses trois frères dans la citadelle de Golconde sous la garde de 50 blancs et de 200 cipayes. D’après lui, c’étaient eux, Nizam Ali surtout, qui sapaient le plus dangereusement notre autorité par des intrigues aussi perfides qu’habilement dissimulées. Toutefois il ne voulait absolument pas qu’on se débarrassât d’eux par un crime ; on devait laisser ces procédés aux Anglais (lettre à Bussy du 15 juillet 1752).

Pour la demande de renforts de Salabetj., il était plus que jamais convaincu que son pouvoir personnel reposant essentiellement sur l’investiture du Carnatic qu’il avait reçue du soubab, il avait plus que jamais intérêt à soutenir ce prince ; mais que pouvait-il faire au moment où les affaires de Trichinopoly allaient si mal ? Il était cependant résolu à soutenir Salabet j. par tous les moyens et c’est en grande partie cette idée qui le décida, fin mai, à proposer à Mahamet Ali de lui laisser Trichinopoly ;