Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/56

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si ces propositions avaient été acceptées, il eut aussitôt porté à 1.000 hommes les effectifs européens du Décan.

Quant à Lasker kh., il semblait résulter de nouveaux renseignements que si cet homme nous avait été d’abord si défavorable, on le devait à Ramdas Pendet qui, pour mieux faire valoir ses services, écartait systématiquement tous les autres : il ne voulait pas que nous ayons des amis en dehors de lui. Dupleix était convaincu que le choix de Lasker kh. nous ramènerait la majeure partie des mécontents : les belles façons de Bussy feraient le reste. Celui-ci devait essayer de faire comprendre au nouveau divan que nous ne poursuivions aucun but intéressé et que notre seul objectif avait toujours été de rétablir la réputation du nom musulman dans toute l’Inde. Pour favoriser ces relations nouvelles, dont l’heureux développement accroîtrait notre sécurité, Dupleix pria la Compagnie d’envoyer des cadeaux qui nous attacheraient solidement Lasker kh. et demanda lui-même à sa famille d’en acheter d’autres qu’il offrirait personnellement en signe de bonne amitié, avec l’espoir que le divan saurait reconnaître par une attitude loyale cet appel indirect à sa confiance et à son intimité.

Toutefois Dupleix ne se leurrait pas complètement d’illusions ; il pouvait arriver que, malgré toutes nos prévenances, Lasker kh., prisonnier du passé, ne cherchât à détacher de nous Salabet j. et que ce prince, docile à ses conseils, ne se laissât entraîner à rejeter notre autorité, dut-il perdre la sienne dans la même aventure. Dupleix n’estimait nullement qu’en pareille occurrence nous dussions nous retirer de bonne grâce, laissant le champ libre à nos ennemis ; mais le maintien de notre autorité par la force était difficile et périlleux ; on ne devait y recourir qu’après avoir épuisé tous les