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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/62

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camp de Bussy et essayer d’arrêter avec lui une ligne de conduite. Il en coûterait sans doute quelque chose à Salabet j. ; mais le sacrifice ne serait-il pas largement compensé par la consolidation de son autorité contre Gaziuddin. Si toutefois, malgré le concours que nous voulions encore une fois lui donner, Salabet j. ne voulait pas marcher ou tout au moins tenait une attitude indécise, il valait autant l’abandonner tout de suite et se retirer à la côte, ou bien se rallier à la cause de Nizam Ali et porter celui-ci au pouvoir. Les alarmes continuelles du soubab étaient de nature à décourager les esprits les plus fermes.

Cependant, contrairement aux suppositions de Dupleix, Gaziuddin s’avançait à grandes journées. Impuissant à faire refuser à celui-ci la nababie du Carnatic et à Bussy des honneurs particuliers, comme la qualité de Gamzafer j. qu’il porta au même titre que Dupleix portait celle de Zafer jing, il avait pu, malgré sa défaveur actuelle, lever une armée considérable. Si Balagirao paraissait se réserver à son égard, deux autres puissants seigneurs marates se préparaient à l’aider à reconquérir l’héritage paternel : Ragogy Bonsla devait attaquer le Décan au nord-ouest et Holkar du côté d’Aurengabad. Si Bussy avait disposé de forces suffisantes, il se fut peut-être porté au devant de l’ennemi, car, écrivait-il à Dupleix le 13 juillet, « vous n’ignorez pas qu’il est important de combattre l’ennemi hors du pays qu’il a envie d’envahir », mais le secours que Dupleix lui destinait et qui fut de 300 blancs, 50 topas et 300 cipayes ne quitta Pondichéry que le 20 juillet[1] ; or le soubab se défiant de sa propre

  1. Ce détachement commandé par Durocher de la Périgne arriva à Haïderabad le 22 août. Le 25 septembre, ce renfort fut augmenté de 160 hommes, dont près de 80 créoles et volontaires des îles, qui partirent de Pondichéry pour Mazulipatam sous le commandement de Dioré.