Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/63

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nation beaucoup plus que de nous-mêmes, n’était disposé à se mettre en campagne que quand il aurait reçu nos renforts. L’armée franco-indienne se replia donc devant l’ennemi et se retira jusqu’à Haïderabad, laissant tout le nord du pays à la discrétion de Gaziuddin.

Devant le danger qui menaçait le Décan, Dupleix dont la résolution, la ténacité et la présence d’esprit ne furent pas un instant en défaut, envisagea plusieurs hypothèses :

1° On pouvait d’abord offrir à Gaziuddin de laisser Salabet j. soubab du Décan, moyennant une redevance annuelle ;

2° si, selon toute apparence, il refusait, on lui proposerait le partage du Décan ;

3° s’il refusait encore ce partage, on lui demanderait le titre de naëb ou lieutenant pour Salabet j. ;

4° s’il écartait toutes ces propositions, on engagerait la bataille ; mieux vaudrait pourtant battre auparavant en retraite. Il est vrai que la retraite était loin d’être sûre, car, à moins de s’y prendre à l’avance, on risquait d’être attaqué en route.

Dupleix prévoyait enfin le cas où Salabet j. viendrait à mourir d’une façon quelconque ou à être enlevé par l’ennemi. Dans ce cas, Bussy ne devait pas hésiter un instant à proposer ses services à Gaziuddin, en lui disant qu’en soutenant successivement Muzaffer j. et Salabet j., nous n’avions jamais eu d’autre but que la conservation de la famille de Nizam oul Moulk. Gaziuddin devrait lui-même comprendre que notre alliance valait mieux pour lui que celle de Balagirao qui l’asservirait. Si, contre toute vraisemblance, Gaziuddin écartait encore cette proposition, il ne nous resterait plus qu’à nous allier solidement à Balagirao. Dupleix laissait à la sagesse