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et à la prudence de Bussy le détail de ces diverses opérations. Il considérait d’autre part que les Anglais, entièrement absorbés par les affaires du Carnatic, étaient hors d’état de prêter la moindre assistance à Gaziuddin. La situation n’était nullement désespérée et il comptait bien que, malgré les incertitudes et même les anxiétés de l’heure présente, Bussy s’en tirerait à son honneur et à celui de la nation.

« L’Asiatique, lui écrivait-il le 22 août, une fois rempli d’une idée, agit sans la moindre prévoyance, mais aussi il se déconcerte avec plus de facilité et ne sait plus apporter le remède à ce que son peu d’étendue de génie ne lui a pas permis de prévoir. Vous connaissez mieux que moi toute cette canaille et vous avez vu quelles étaient leurs alarmes auprès de ces gueux de Marates. Qu’il sera beau, mon cher Bussy, quand les renforts vous auront joints, de vous voir faire la loi à toutes ces races maudites de Dieu. »

Cette assurance fut de courte durée. Au moment où Dupleix parlait de dicter la loi à l’Inde, de pressants besoins d’argent le rappelèrent à la réalité. A Pondichéry comme à Haïderabad, on n’avait plus rien pour continuer la campagne. Le 9 octobre, Dupleix demandait à Bussy comme un service personnel de lui procurer 3 à 4 laks de rs. soit directement soit en recourant aux bons offices de Narsadevis et de Govindendas, deux banquiers d’Haïderabad, mais dans l’intervalle, par lettre du 24 septembre, Bussy lui avait fait connaître ses propres besoins. Dupleix commença à craindre que ce double déficit ne paralysât les mouvements de notre armée et ne l’obligeât même à la retraite ; aussi, plutôt que de risquer et d’exposer un grand nombre des nôtres à périr misérablement, jugea-t-il qu’il vaudrait peut-être mieux accepter les premières offres qu’on nous ferait, fussent--