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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/70

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La situation était maintenant bien nette : les Anglais n’avaient plus aucun prétexte pour soutenir un rebelle. Salabet j. devait leur faire connaître que s’ils continuaient, il en informerait leurs supérieurs en Europe et prendrait contre eux dans l’Inde toutes les mesures nécessaires. Quoi que pût écrire Saunders pour se justifier, il serait certainement désavoué.

En enlevant à Mahamet-Ali un allié et un soutien, la mort de Gaziuddin pouvait aider au règlement des affaires du Carnatic. Dupleix négociait à ce moment avec Morarao et le Maïssour pour les détacher de l’alliance anglaise, et promettait même au Maïssour de lui laisser Trichinopoly. Au printemps, alors que le davelay soutenait nos ennemis, Dupleix avait songé à le faire attaquer à l’ouest par Bussy et par Balagirao. Puisque maintenant on négociait avec lui, il ne pouvait être question de reprendre cette manœuvre, mais il convenait pourtant de ne pas le laisser dans une sécurité complète. Dupleix eut alors l’idée subtile de suggérer à Bussy de se rendre dans le Canara comme pour déterminer le roi de ce pays à régler avec nous les affaires de Nelisseram, mais en réalité pour pénétrer ensuite dans le Maïssour, sous prétexte que c’était le chemin qui menait le plus directement à Trichinopoly. Une fois dans le pays, on mettrait le davelay en demeure soit de se déclarer en notre faveur soit de payer à Salabet j. un ou deux courous de tribut arriéré. Dupleix ne doutait pas que cette démonstration suffirait pour faire accepter ses propositions et déjà il voyait Mahamet-Ali chassé de ses états et errant à l’aventure.

Balagirao devait participer à cette opération, malheureusement le pèchoua était au même moment engagé avec Salabet j. dans des difficultés assez sérieuses, pou-