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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/80

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de se lier étroitement aux Balagirao. Il ne croyait plus que ce prince viendrait nous aider à rétablir l’ordre dans le Carnatic, mais il comptait sur son alliance pour faire impression à la cour de Delhi et assurer notre influence dans le Décan ; qui oserait attaquer nos forces réunies ? Dupleix calculait cependant avec justesse qu’en signant la paix avec Bussy, Balagirao avait beaucoup moins songé à consolider l’autorité de Salabet j. qu’à préparer les voies à de nouvelles négociations qui par une lente évolution aboutiraient peut-être au partage des états de Salabet j. Dupleix était actuellement hostile à ce projet, bien, disait-il, « que cette maudite race exigeât par sa conduite que nous prissions le parti de l’abandonner », mais nous devions trop de reconnaissance au soubab et nous ne pouvions « au moins de quelque temps » le quitter sans nous déshonorer. Balagirao lui paraissait d’ailleurs un homme beaucoup trop faible pour qu’on s’attachât sérieusement à sa cause ; son frère avait plus de fermeté. Ne pourrait il pas lui céder la place et se faire lui-même fakir ? que d’embarras de moins pour Bussy ! que de sécurité de plus pour nous !…

Les regards de Dupleix n’étaient pas tournés vers le nord moins attentivement que vers le sud ; ses vues sur le Bengale et sur Surate n’avaient pas varié et il comptait toujours envoyer Bussy à la cour du Mogol en ambassade solennelle pour y voir consacrer notre influence dans le plus beau décor de l’Inde tout entière et pour en rapporter s’il était possible l’exemption des droits qui frappaient nos marchandises à leur entrée dans l’empire. Bussy ne devait pas revenir à Pondichéry avant d’avoir donné à tout le pays cette impression de notre force et de notre puissance. Si même il lui plaisait de renoncer au Maïssour pour aller dès maintenant