avec plusieurs blancs commandés par un officier. Goupil avait pris avec Romi khan tous les arrangements convenables pour que la paie des uns et des autres se fit régulièrement tous les mois, tout retard ou tout ajournement pouvant entraîner les plus sérieuses conséquences.
Il n’était pas malaisé de découvrir ce que ce programme avait de vicieux. En confiant à Jainville le soin de protéger le soubab, Goupil, dont c’était le rôle éminent, s’était pour ainsi dire dépossédé du commandement et avait perdu aux yeux des Maures son rang et sa qualité de général. Laisser à un jeune officier inexpérimenté le soin de reconnaître à l’improviste un nouveau soubab était pour le moins fort imprudent ; si Goupil avait pu prévoir qu’un tel événement put se produire, pourquoi n’était-il pas resté aux côtés de Salabet j. ? Enfin comment Jainville serait-il en mesure de faire des représentations quelconques, si ses forces étaient insuffisantes ? Nous ne pouvions qu’assister en spectateurs impuissants aux événements qui allaient se passer et à la ruine de notre autorité.
Lasker kh. avait très adroitement joué sa partie pour nous évincer du Décan et l’on comprend fort bien cette politique d’indépendance nationale ; mais pourquoi faut-il que dans le même temps il se soit adressé aux Anglais ? N’était-ce pas s’exposer à changer de maître ? L’exemple de Mahamet Ali n’était-il pas concluant ? Une lettre qu’il adressa à Saunders dans le courant d’avril et qui fut surprise par nos soldats acheva d’éclairer Dupleix sur ses sentiments. Il disait qu’il s’était arrangé de manière à se débarrasser de leurs ennemis communs ; son plan était en voie d’exécution et, pour peu que les Anglais tinssent bon, le résultat serait tel qu’ils pouvaient