moins inquiète de ce qu’elle avait à faire au piano, que troublée par les cinq ou six bonshommes qu’elle ne voyait pas, mais dont la présence était suffisamment manifeste pour elle.
Quelquefois, parmi les invités extraordinaires, il y eut une chanteuse à laquelle on ménagea une place importante dans le programme.
Ni son répertoire, ni son attitude ne déparaient l’ensemble du concert. Connaissez-vous le tableau de Stevens « Chant passionné » ? Il est de cette époque. La dame que j’entendais avait la figure de celle du tableau, la même toilette et certainement la même romance :
Emporte-moi, brise légère,
Là-bas où vont tous mes soupirs !…
.............
à moins que ce ne fût :
Ah ! si tu voulais m’entendre
Mon bien-aimé !…
C’est là… Ah !
Qu’il faut nous ren-en-en-en-endre !…
Mon contentement était sans bornes. Je me figurais posséder la clef d’une mystérieuse porte derrière laquelle apparaissait un monde exquis.
La porte ouverte, on pouvait fuir les platitudes et les méchancetés que j’avais toujours trouvées jusque-là, à la base de tous les commerces.
Les livres m’avaient antérieurement révélé