Octave Celine, — c’était son nom, — avait passé la trentaine, voyagé beaucoup et dépensé des sommes assez fortes dans des entreprises remarquables surtout par leur diversité.
Je l’ai connu caissier dans une maison de tissus, éleveur de champignons et directeur-rédacteur en chef d’un petit journal L’Écho du Prytannée qui paraissait dans une bourgade hebdomadairement pendant l’hiver et deux fois par mois durant la saison d’été. On savait aussi que Celine avait été imprimeur, agent d’assurances et fabricant de machines à tricoter.
Il était avant tout rimailleur, barbouilleur et paresseux comme un Andalous.
Bergeat, qui travaillait tout le jour avec constance et ponctualité, trouvait le soir un délassement dans la fréquentation d’Octave Celine. Celui-ci avait vu dans Bergeat l’homme instruit et intelligent qui n’admire pas de travers, sait discerner le beau du médiocre ; aussi lui communiquait-il avec plaisir ses projets et ses essais.
J’ai vu quelques spécimens des productions de Celine et j’ai gardé de lui une parodie qu’il avait écrite presque sous mes yeux, au café et quelques instants après le départ de M. Grillé qui nous avait encore une fois récité le sonnet d’Arvers.
Celine, il faut le dire, faisait assez souvent allusion à sa calvitie. Quand ses moyens de