Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’un intérêt si réel et d’une étendue si considérable dut être connu très rapidement en dehors des sphères officielles. En 1774, M. Orme, le célèbre historien des luttes des Anglais dans l’Inde, possédait déjà la carte de l’itinéraire que Danville lui avait donnée et il priait lord Selbourne de lui procurer un exemplaire du mémoire lui-même. Il faut croire qu’il ne réussit pas dans sa tentative, puisqu’en 1785 il ne le possédait pas encore. À ce moment, un nommé M. Johnson, chef de la loge anglaise de Vizagapatam et parent de Law[1], vint à Paris. Il exprima à Law dans quel embarras se trouvait M. Orme pour continuer son histoire, faute de quelques renseignements sur le Bengale à l’époque où Law y conduisit son détachement. Law s’empressa de lui envoyer l’essentiel de son mémoire, ainsi qu’il le qualifie lui-même. Au surplus, on ne lira pas sans intérêt la lettre de Law à M. Orme, et qui est du 22 septembre 1785 :

Monsieur,

Fâché de voir que vous paraissiez décidé à ne point continuer votre ouvrage des transactions militaires de la Nation Britannique dans les Indes orientales, j’en avais demandé la raison il y a quelque temps à M. Johnson et luy ai fait la même demande à son arrivée icy ; il m’a répondu que vous vous trouviez arrêté faute de quelques

  1. M. Johnson avait épousé Jeanne Law de Tancarville, fille de Jacques-François et, par conséquent, nièce de notre auteur. Jeanne était née le 18 juillet 1757.