Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/136

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vais air, il se tinrent les uns sur les vaisseaux, les autres à terre jusqu’à la mi-décembre, que les forces qu’on leur envoyoit de la côte parurent. Les Anglois de Dacca furent obligés d’évacuer leur loge qui n’étoit qu’une simple maison, et se retirèrent à la loge françoise jusqu’à la réception du paravana, pour aller joindre leurs vaisseaux que j’eus assés de peine à obtenir. Souradjotdola informé qu’à Dacca il y avoit deux ou trois dames [angloises] fort aimables, étoit bien tenté d’en orner son sérail.

La ville de Calcutta, le fort, tout fut mis au pillage. On s’attendoit à trouver des trésors immenses ; mais toutes les recherches ne purent procurer au nabab au delà de deux ou trois laks de roupies.

Le nabab lève des contributions sur les François et les Hollandois.

On a vu le nabab partant de Cassembazard très piqué [contre nous], menaçant d’avoir de gré ou de force les secours qu’il avoit demandé. Sans doute que la vue des établissements européens lui avoit fait faire depuis, quelques reflexions. La crainte de se mettre à dos toutes les nations en même tems l’avoit porté à user de politique. Il parut d’abord satisfait de la lettre que lui écrivit le directeur de Chandernagor, fit entendre qu’il auroit toujours pour nous les plus grands ménagements. Il en disoit autant aux Hollandois ; mais, Calcutta pris,