Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/135

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quelques signes de vie. Le grand air fut mortel pour quelques uns, les autres eurent le bonheur d’échaper. La femme fut de ce nombre, ainsi que M. Holwell et quatre ou cinq officiers ou employés. La femme fut mise dans le sérail du nabab ; [c’étoit, je crois, la femme d’un pilote du Gange]. Pour M. Holwell, on le conduisit avec un officier et deux employés dans les prisons de Morshoudabad, d’où quelques jours après il eut la permission de sortir.

Je laisse à chacun la liberté de faire ses réflexions sur une catastrophe aussi épouvantable ; l’idée seule qu’elle présente fait frémir. Si cependant quelqu’un est assés amateur du tragique pour désirer des détails mieux circonstanciés, je le préviens qu’il sera amplement satisfait par une relation imprimée faite par M. Holwell lui-même. Je ne connois pas de tragédie plus capable d’exciter les sentimens d’horreur et de pitié. La reconnoissance qu’y fait paroître M. Holwell pour quelques petits services que j’eus le bonheur de lui rendre, me fait naître bien des regrets de n’avoir pu la mériter autant que je l’aurois souhoité.

Les Anglois échappés de Calcutta se retirent à Folta.

Les Anglois échapés de Calcutta descendirent avec leurs vaisseaux jusqu’à Folta, seize cosses plus bas que Calcutta ; c’est là qu’exposés aux plus grandes incommodités, surtout à cause du mau-