Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/140

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qui il ôta toutes les pensions, toutes les charges qu’ils avoient du tems d’Alaverdikhan. Un pareil homme pouvoit-il jamais se soutenir ? Cependant toutes les apparences furent pour lui quelque tems. À le voir vainqueur de tous ses ennemis, confirmé soubahdar par un firman du grand Mogol, ceux qui ne le connoissoient pas particulièrement devoient lui supposer quelque grande qualité opposée à ses vices, et capable d’en détruire l’impression.

Ce jeune étourdi n’avoit d’autre talent pour le gouvernement que celui de se faire craindre, et passoit en même tems pour le plus lâche de tous les hommes. Il avoit fait voir, à la vérité, dans le commencement, des égards pour les officiers de l’armée, parceque n’étant pas encore reconnu soubahdar, il en avoit senti la nécessité. Il avoit même paru généreux ; mais cette qualité qu’il ne faisoit voir qu’en forçant son naturel, disparut bientôt pour faire place à la violence, à la cupidité qui décidèrent enfin contre lui tous ceux qui, par l’espérance que Souradjotdola devenu soubahdar auroit tenu une conduite sage, avoient favorisé son élévation.

Deuxième expédition de Souradjotdola dans la province de Pourania.

Vers le mois d’octobre, Souradjotdola informé des intrigues du jeune nabab de Pourania, qui,