Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’ils tinrent envers nos députés, les propositions qu’ils donnèrent par écrit, et mille choses accessoires qu’il seroit trop long de détailler, prouvent assés qu’ils n’avoient aucune envie de nous voir nous mêler de cette affaire. En effet, ils écrivirent au nabab qu’ils étoient disposés à accepter la médiation de la maison de Jogotchet, mais qu’ils ne vouloient pas absolument entendre parler de celle des François ; sur quoi nos députés furent rappellés. Le nabab convaincu par ce qui venoit de se passer que nous n’étions pas unis avec les Anglois, persuadé d’ailleurs que ce refus insultant pour la nation nous engageroit enfin à lui donner des secours, écrivit à M. Renault et jura qu’il ne finiroit cette guerre que par son entremise ou par la destruction entière des Anglois ; il se décida à les attaquer le plus vivement qu’il pourroit. [Ce n’est pas ce qu’il devoit faire.]

Les Anglois proposent de reprendre la négociation pour la neutralité.

Les Anglois assés hardis pour refuser notre médiation n’étoient cependant pas sans inquiétudes ; il falloit qu’ils fussent bien surs que nous n’étions pas portés à nous joindre au nabab ; mais aussi d’un jour à l’autre nous pouvions changer ; en signifiant à nos députés que la médiation étoit rompue, un des conseillers anglois leur dit, mais, Messieurs, vous ne nous parlez plus du traité de neu-