Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/196

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qui en conséquence, avoit donné des ordres particuliers à Mirmoudou, officier capable qui auroit donné d’assés bon cœur sur l’ennemi. D’ailleurs le nabab lui-même devoit descendre avec un renfort. J’étois resté à Cassembazard pour le presser et l’accompagner.

Le même jour que je reçus la nouvelle de la prise de Chandernagor, j’interceptai un paquet du commandant de l’armée angloise à M. Watts (M. Watts ayant porté des plaintes, je fis remettre le paquet au nabab). Il avoit été expédié, je crois, la veille de l’attaque des vaisseaux. M. Clive marquoit qu’il étoit surpris de la marche de Racdolobram, que quelqu’un lui avoit écrit qu’il venoit pour lui donner des secours. Ce paquet contenoit plusieurs lettres dont une en persan pour Racdolobram. En voici à peu près la traduction autant que je m’en puis souvenir.

« J’apprends que vous venez de ces côtés ci, je ne scais dans quel dessein ; si c’est pour vous joindre à moi, je suis bien aise de vous dire que je n’ai pas besoin de votre secours ; je suis en état de battre les François, fussent-ils dix fois plus forts ; ainsi vous ferez bien de vous en retourner, ou de rester où vous êtes ; si vous avancez j’enverrai des troupes pour vous combattre. Votre défaite ne sauvera pas Chandernagor. » Un officier de l’armée écrivant à un de ses amis à Cassembazard, lui marquoit : « Vous pouvez compter que dix jours après la prise de