Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/195

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notre parti ; ce doute étoit fondé par plusieurs lettres du nabab qui, voulant toujours ménager les Anglois, écrivit à l’amiral et au colonel qu’il envoyoit du monde pour juger le différend et faire la paix, il faisoit écrire en même tems par des particuliers que Racdolobram devoit se joindre aux Anglois, si la paix n’avoit pas lieu, le tout pour mieux cacher son dessein. Le vrai est que Racdolobram avoit ordre de voir, avant que d’attaquer les Anglois, s’il n’y avoit pas moyen de lever le siège ; je sçais cela par ce qu’étant en conférence avec le nabab et Racdolobram sur la manière dont il devoit se conduire, je dis qu’il convenoit de faire une diversion du côté de Calcutta ; mon sentiment ne fut pas trouvé bon. Le nabab ainsi que Racdolobram me dirent qu’il convenoit mieux de descendre droit à Chandernagor et de mettre les Anglois entre deux feux. C’étoit bien le meilleur parti au cas qu’on eut envie de se battre ; mais je vis bien qu’on avoit envie de parlementer avec les Anglois avant que de les attaquer. Il n’en est pas moins certain au reste, supposé même qu’on doive compter pour rien les ordres qui furent donnés devant moi, il est certain, dis-je, que le nabab cherchant à se venger des Anglois auroit été charmé de les battre et qu’il a du par conséquent donner des ordres très positifs de les attaquer, dès qu’on auroit vu que nous étions en état de le soutenir. Je ne comptois pas beaucoup à dire vrai sur Racdolobram, j’en avois même prévenu le nabab