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CHAPITRE IV

QUELQUES OFFICIERS ET SOLDATS ÉCHAPPÉS DE CHANDERNAGOR SE RENDENT À LA LOGE DE CASSEMBAZARD. DÉMARCHE DES ANGLOIS POUR NOUS AVOIR PRISONIERS. LE DÉTACHEMENT FRANÇAIS EST OBLIGÉ DE QUITTER CASSEMBAZARD.

Nos regrets sur le sort de Chandernagor étoient inutiles, il falloit penser à nous. Je fis avertir le nabab des risques que couroit notre loge de Cassembazard et le priai de la prendre sous sa protection. Le détachement que j’attendois de Dacca n’étoit pas encore arrivé, je n’avois avec moi que neuf ou dix Européens, et quelques topas pour défendre une loge ouverte de tous côtés, n’ayant qu’un simple mûr d’enceinte, sans fossés ni tours ni bastions. Je travaillois depuis quelques jours à faire deux pâtés en terre pour nous mettre du moins à couvert d’une surprise, je pris aussi quelques fusiliers du pays, mais malgré cela nous n’étions pas en état de nous défendre, [si les seuls Anglois qui étoient à Cassembazard avoient jugé à propos de nous attaquer.] Le nabab m’envoya un djamadar avec cent fusiliers pour la garde de la