Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/200

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loge et un de ses pavillons pour mettre sur la porte comme je l’avois demandé, il me fît dire de ne rien craindre, qu’il me soutiendroit de toutes ses forces. Bien plus, ayant apris, deux jours après, que les Anglois faisoient marcher un détachement [vers Cassembazard], il m’envoya dire d’aller joindre son armée qui étoit sur le chemin entre Ougly et Morshoudabad, mais ce détachement n’étoit pas contre lui. Voici à quel sujet il avoit été envoyé ; je l’ignorois dans le tems.

Dès le moment de la résolution prise de rendre le fort de Chandernagor, quelques officiers, volontaires et autres, suivis de près de 120 soldats, la pluspart étrangers, déserteurs de chez les Anglois en étoient sortis, et courant à la débandade par des détours qu’eux seuls connoissoient, avoient eu le bonheur de s’éloigner un peu, malgré les coups de fusils qu’on leur tiroit de différents postes. Le colonel, se doutant bien que leur dessein étoit d’aller à Cassembazard, fît partir un détachement pour courir après eux. En effet plusieurs furent arrêtés, d’autres désespérant de pouvoir s’échaper retournèrent d’eux-mêmes à Chandernagor ; mais le plus grand nombre gagna le point de réunion qui étoit à deux lieues de Chandernagor au dessus d’Ougly. Ils étoient encore pour le moins quatre vingt officiers et soldats. Se voyant poursuivis, il fallut faire des marches forcées, quelques uns s’égarèrent, plusieurs, accablés de fatigue, restèrent en chemin et furent pris. Cependant au