Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/244

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cette politique de religion autant qu’à la désunion des Mahométans, qu’on doit attribuer, je crois, les progrès étonnants que firent les Marattes depuis 1751 jusqu’en 1759. Il ne tenoit qu’aux Djates de les arrêter. Ils avoient toujours été le peuple le plus puissant aux environs de Dehly. Il étoit même contraire à leurs intérêts particuliers de laisser les Marattes s’étendre jusques là. Voisinage qui, en effet, leur fit beaucoup de tort et les mit souvent dans la plus grande inquiétude. Cependant on ne voit pas qu’ils ayent profité des occasions qu’ils ont eues d’abattre cette puissance qui sembloit vouloir tout engloutir. Ils sont restés neutres pendant les troubles causés par les Patanes, qu’ils desservoient peut-être sous mains. Et depuis que les Marattes ont été battus à ne pouvoir se relever de longtems, on voit ces mêmes Djattes déclarés en leur faveur, soutenir le vizir Ghazioudinkhan, qui sans eux ne sauroit que devenir. Sans doute qu’ils pensent que ce vizir est destiné par la Providence à détruire un jour l’empire musulman dans l’Inde.

Les Patanes.

Les Patanes d’aujourd’hui descendent de ces peuples qui gouvernoient l’Indoustan avant la conquête des Mogols. Les Arabes furent les premiers Mahométtans qui y pénétrèrent. De quelque façon qu’ils y soient venus, il paroît que c’est la seule nation qui dans ce tems fit le commerce mari-