Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/248

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qui fut au commencement du treizième siècle. On sait que les généraux de ce conquérant pénétrèrent dans l’Indoustan et y firent des conquêtes ; mais ils ne purent venir à bout du prince qui règnoit à Dehly ; c’étoit un Ghor par lequel ils furent même battus. Les généraux de Djinjiskhan prirent le parti de le laisser tranquille et lui donnèrent le nom patane ainsi qu’à ses peuples. On en croira ce qu’on voudra.

De ce que je viens de dire, je ne prétends pas conclure qu’il n’y a pas de sang arabe dans la nation Patane. Je crois à dire vrai que ces peuples sont un composé d’Arabes, Persans et Tartares, qu’ils viennent enfin de ces pays montagneux qui confinent la Tartarie au Nord de l’Indoustan et où l’on assure qu’il y a une province qu’on nomme Ghor. Aujourd’hui, les Patanes ressemblent moins à des Arabes qu’à des Tartares, ils sont tout aussi blancs que les Mogols et ont la même façon de s’exprimer. Je pourrois dire encore, pour soutenir mon opinion, que Patanes et Afghans sont la même chose ; or le mot Afghan qui veut dire hurlant ou faisant beaucoup de bruit, est un nom qui paroit qu’on a toujours donné aux habitans des montagnes dont j’ai déjà parlé. Cette raison ne me paroit pas cependant concluante, car il se peut faire que le nom Afghans n’ait été donné aux Patanes qu’à l’occasion de la révolution même qui les a chassés de l’Indoustan. Voici comment :

Lorsque Baber, descendu de Teymourlang, éta-