Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/249

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blit le siège des Mogols à Dehly, les Patanes qui en étoient possesseurs furent chassés et dispersés de côtés et d’autres. Quelques uns tinrent bon dans certaines parties de l’Empire ; d’autres en se soumettant eurent la permission de rester. Mais le plus grand nombre se réfugia dans les montagnes du Nord. Après Baber vînt l’empereur Oumayoun qui, à ce que dit l’histoire, fut obligé de fuir dans la Perse et de céder pour quelque tems la place aux Afghans qui s’étoient précipités des montagnes et avoient inondé tout le pays. Mais ces Afghans n’étoient autres que les Patanes mêmes, dont un chef devint empereur sous le nom de Cheircha. Ainsi on pourroit prétendre que ce nom ne leur fut donné que parcequ’ils s’étoient établis dans les montagnes. Je n’assurerai rien là dessus. Il n’est pas moins vray qu’aujourd’huy Patanes et Afghans sont, comme j’ai déjà dit, le même peuple.

Il y a beaucoup de Patanes répandus dans l’Inde et surtout dans cette partie comprise entre le Gange et le Gemna ; je ne parle pas simplement de familles mais de corps nombreux. Celui qu’on nomme Rouclas, qui est établi le long du Gange, par la hauteur de Dehly, va à plus de quarante mille hommes.

Tous ces Patanes, tant ceux qui sont établis dans l’empire que ceux qui font nation à part, se regardent comme frères, et reconnoissent Abdaly pour leur souverain. Cependant ceux qui sont établis dans l’empire mogol font leur soumission