Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/255

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soyent généralement bonnes, il y a des corps qui l’emportent sur les autres. Ce sont ceux dont la bravoure a été le plus souvent mises à l’épreuve. Aussitôt que le prince entre en campagne, il tire à part douze ou quinze de ces escadrons ; c’est son corps de réserve destiné pour les coups décisifs, et dont les Marattes ont subi le poids si souvent.

J’ai dit en parlant du vizir Ghazioudinkhan qu’il s’étoit vu forcé au commencement de 1757 d’abandonner le projet qu’il avait eu de passer dans le Bengale, tant à cause de l’opposition qu’y mettoit Soudjaotdola, nabab de Laknaoo, que par rapport à plusieurs affaires qui le rappeloient à Dehly. C’était l’armée patane commandée par Abdaly lui même qui s’étoit répandue comme un torrent dans Dehly, et de là jusqu’à Agra, brûlant, saccageant tout ce qu’elle trouvoit sur la route appartenant ou aux Maures ou aux Marates et n’épargnant pas même les Djâtes dont plusieurs villes furent pillées. Cette irruption fut attribuée depuis au mécontentement du grand Mogol Alemguir Sani qui, ne pouvant supporter la manière indigne dont il étoit traité par son vizir, avoit engagé sous main Abdaly à venir le tirer de l’esclavage. Mais ce ne fut pour lors qu’un feu passager ; ce prince ne put s’emparer de la forteresse où étoit Alemguir, ayant eu des affaires plus importantes qui l’appelloient du côté de la Perse.

L’année 1757 nous représente donc l’empire