Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/256

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mogol dans la plus grande confusion ; sans parler des troubles du Dékan, de la révolution dans le Bengale, si funeste pour nous, nous voyons en général toutes les parties de l’empire désunies, chaque soubah, chaque gouvernement de rajas devenu comme indépendant par la foiblesse de l’empereur, la mauvaise conduite du vizir, l’ambition et la mauvaise foy des soubahdars et des sujets tributaires qui, n’ignorant rien de ce qui s’étoit passé et de ce qui se passoit entre l’empereur et son ministre, se félicitoient de l’anarchie qui en étoit une suite nécessaire et ne cherchoient qu’à en profiter. Nous voyons la plus belle partie de l’Indoustan ravagée d’un bout à l’autre par une armée patane, que le désespoir du prince attire dans son pays, mais qui, sans faire le bien qu’il en attendoit, ne sert qu’à rendre sa situation plus déplorable et prépare les voyes à de nouveaux ravages, que nous verrons bientôt les Marates exercer jusqu’aux portes de Lahore, ensuite les Patanes à Dehly et dans toute cette partie qui est entre le Gange et le Gemna. Tel étoit l’état ou plutôt le chaos des affaires, lorsque nous arrivâmes à Gadjipour.

Notre détachement étoit d’environ 175 Européens et cent sipayes[1]. Voici :

  1. Dans les manuscrits autres que celui du British Muséum, cette nomenclature se trouve au chapitre VII, après le paragraphe commençant par ces mots : « Mahmoud Couli Khan partit pour Laknaor… » et avant le paragraphe commençant par : « Arrivés