Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/266

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après bien des difficultés craignant toujours quelque mauvais tour du raja, d’autant plus qu’ayant le vent contraire, nous étions obligés de remonter les bateaux à la cordelle, en razant la forteresse dont les tours et remparts étoient couverts de gens armés. Nous y apperçûmes beaucoup de mouvements et toutes les mèches des fusils allumées. La précaution que nous eûmes de mettre à terre les deux tiers de la troupe, et de lui faire faire le tour de la forteresse peut avoir contribué à la tranquilité avec laquelle on nous laissa passer.

Ces difficultés que nous commencions à rencontrer de si bonne heure nous causèrent de tristes reflexions, mais elles ne durèrent pas ; l’espérance d’être bientôt secourus, d’apprendre sous peu l’arrivée de quelque escadre françoise dans le Gange dissipa les nuages.

Arrivée à Eléabad.

De Bénarès nous nous rendîmes sur la forteresse de Tchenargar, où il fallut encore Septembre.      attendre neuf à dix jours pour avoir des réponses de Soudjaotdola. Les ayant reçues, nous nous mîmes en route et arrivâmes le 3 Septembre à Eleabad, après avoir passé sur l’eau presque toute la mauvaise saison et nous être vus plus d’une fois sur le point de périr. Le même jour de notre arrivée nous perdîmes un bateau avec dix sipayes qui furent noyés. Cette perte, il est vrai, pouvoit être réparée.