Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/296

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pour le bonheur de l’humanité. Tels étoient Confucius, Zoroastre, et l’on pourroit ajouter Pierre le Grand qui, né dans un âge moins éclairé, auroit pu être aussi révéré parmi les Russes que les deux autres le furent dans leurs nations respectives, lorsque le tems eût répandu un voile sur ses défauts. »

« Ils font remonter l’existence de Brama à plusieurs milliers d’années avant notre époque de la création. Leur chronologie n’est pas, je crois mieux fondée que celle des Chinois, mais il est certain qu’ils peuvent prétendre à l’antiquité la plus reculée. Les premières relations que nous avons de ces peuples nous les représentent comme ayant déjà porté les arts utiles à une grande perfection, ce qui ne peut être que l’ouvrage de bien des siècles, a en juger par les progrès de ces mêmes arts parmi nous. Peut-être ces pays orientaux, peuplés dès l’enfance du monde, n’ont-ils jamais dégénéré dans cet état de barbarie dans lequel nous avons été si longtems enveloppés. La terre, le climat étoient favorables à l’espèce humaine. L’âme ignoroit ces passions fougueuses que nos besoins dans un climat plus rigoureux ont naturellement fait naître.

« Les Brames disent que Brama, leur législateur, leur a laissé un livre, le vedam[1], qui con-

  1. Le vrai mot est Bvedang, ou Bhedang. Voyez le mot Benares à la table.