Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/368

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qu’il n’avoit rien dit que de vrai. À la fin cependant, dans l’espérance qu’on auroit pitié de sa vieillesse, il avoua à mon divan qu’il avoit été envoyé avec ordre de nous suivre partout où nous irions et de nous desservir auprès des puissances auxquelles nous pourrions nous adresser.

Escarmouche près de Férokabad.

Je reviens à Férokabab. Amotkhan n’y étoit pas. Malgré cela nous fûmes très bien reçus ; sa mère et sa femme qui gouvernoient en son absence m’envoyèrent des rafraichissements et me chargèrent même de quelques effets pour Amotkhan, de sorte que j’avois lieu de croire que nous n’aurions rien à craindre, tant que nous serions dans les dépendances de Férokabad. La journée d’après cependant nous prouva le contraire.

Nous étions vers le milieu de Mars et le soleil commençoit à se faire sentir. Notre coutume, pour ménager le soldat, étoit de faire partir même avant le jour le bagage et l’artillerie avec son escorte composée de la moitié de la compagnie d’artillerie et d’une de sipayes ; une demi-heure après, le bataillon (s’il est permis de donner ce nom à ce petit nombre de troupes) se mettoit en marche, atteignoit les équipages, et, lorsqu’on croyoit n’avoir rien à craindre, il prenoit les devants et arrivoit ainsi au campement sans souffrir beaucoup des chaleurs. Malheureusement, dans cette journée, les guides se trompèrent de route et l’ar-