Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/407

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mais sa peine fut inutile, et pensa même lui être funeste.

Départ de Delhy. Arrivée à Choterpour.

Cet accident nie fit bientôt plier bagage ; je fus prendre congé du prince qui fit encore tout ce qu’il put pour me retenir ; ayant appris ce qui s’étoit passé entre Hytelrao et moi, il fut au désespoir et vouloit envoyer reprendre sur le champ le billet que j’avois donné. Je le priai de n’en rien faire. Le détachement marate m’étoit d’une nécessité absolue ; il ne me convenoit pas de me brouiller avec un homme, qui, par ses intelligences, pouvoit nous perdre ; d’ailleurs, pour plaire au prince, il falloit rester avec lui et je voulois partir. Je peux dire qu’il avoit les larmes aux yeux lorsque je le quittai.

Nous fîmes camp à part le 30 Avril, et prenant un détour qui nous mit à un quart de cosse de Dehly, à portée de bien distinguer les objets, nous pliâmes sur la droite et joignîmes sur le grand chemin le détachement marate qui nous attendoit. À la faveur de ce détachement, qui étoit tout au plus de 300 hommes, nous passâmes tout le pays des Djates sans être inquiétés autrement que par des voleurs, qui, comme nous marchions avant le jour, profitèrent de l’obscurité pour tomber sur nos équipages, blessèrent mortellement un de nos sergents major, et enlevèrent plusieurs chameaux, entre autres ceux qui portoient mes tentes et autres