Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/408

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effets. J’eus pendant cette route la visite de quelques commandants djates dans les principales villes, et la satisfaction de recevoir une lettre du raja Souradjemolle, par laquelle il me prioit d’oublier l’étourderie de son cousin Dourdjousingue qu’il avoit, disoit-il, réprimandé sévèrement.

Nous fîmes quelque séjour à Agra, tant pour nous y reposer que pour toucher l’argent que M. de Moracin m’avoit fait passer. C’est là que je reçus les réponses de M. de Leirit et de M. de Moracin, aux premières lettres que je leur avois écrites d’Eleabad[1]. Mon dessein en partant de Dehly étoit, comme on a vu, d’entrer dans le Dékan, [je voulois remettre le détachement à M. de Bussy pour me rendre ensuite à Pondichéry], ce que je pouvais faire aisément, mais M. de Leirit en m’annonçant l’arrivée prochaine de M. de Lally avec une escadre formidable me marquoit de rester à Eleabad où il me croyoit encore, attendu que cette position devoit être d’un grand avantage pour l’expédition du Bengale qui ne devoit pas tarder. Je fus informé en même tems May 1757.      que M. de Bellême qui avoit porté mes paquets à Pondichéry revenoit me joindre avec M. de Changey, qu’on me faisoit passer en qualité

  1. Mes lettres et les réponses avoient été communiquées par M. de Leyrit à M. le Cher de Soupire, maréchal de camp, qui étoit arrivé à Pondichéry en 1757, et se trouvoit commandant général des troupes dans l’Inde.