Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/415

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ruines, étoit autrefois une asses jolie ville. Il n’y a que le derga qui subsiste qui passe pour le plus renommé. L’empereur Bahadourcha y est enterré auprès du Pyr. C’est aux environs de cet endroit qu’on voit les ruines de ces grands édifices bâtis par les empereurs patanes. Elles sont remarquables par la hauteur et la largeur des arcades, dont quelques unes sont encore en [assés] bon état, toutes en pierres de taille sur lesquelles on voit des passages de l’Alcoran. Ces caractères arabes taillés en relief, forment une espèce de broderie qui paroit simétrisée et plait infiniment.

On voit aussi un obélisque, bâti par un sultan Gaure qui peut avoir deux cent cinquante pieds d’élévation surchargé d’ornements en dehors, et du haut duquel on découvre Dehly avec une grande étendue de pays.

À très peu de distance de cet obélisque est le commencement d’un autre que vouloit élever le successeur du sultan Gaure mais de façon à pouvoir monter soit à cheval soit en chariot. La mort arrêta l’exécution de cet ouvrage qui, ayant son élévation proportionnée à sa largeur, auroit effacé tous les monuments qu’on connoit.

On voit encore aux environs de Kotobderga les ruines d’un palais des anciens rajas, ou, je crois plutôt, d’un temple. Elles ne sont remarquables que par leur ancienneté. Le seul monument qui subsiste en son entier est ce que les Gentils nomment Madéo. C’est un cylindre qui m’a paru de